Tuesday, June 25, 2013

The way we were, nos plus belles années




Je regardais le film sur la chaîne Retro, quand j’ai vu la veinarde Barbra Streisand. Elle était veinarde parce qu’elle était très enceinte de Robert Redford. Et aussi parce qu’elle fumait une cigarette. Elle exhalait la fumée de façon très décontractée,  les yeux au plafond, comme si elle avait fait cela toute sa vie. Elle était vétue d’un peignoir blanc avec une serviette-éponge enveloppant ses cheveux frisés. En plus,  elle buvait un cocktail à petites gorgées.  J’appréciais aussi la scène parce que Barbra faisait tout cela sans chanter. (Je sais que Barbra est une icône gay. Qui l’adorent et pleurent d’émotion à ses concerts, même de nos jours).

Aujourd’hui Barbra n’interprèterait pas un tel rôle. D’abord c’est trop tard pour elle et pour Robert Redford, qui, by the way, reste toujours un sex symbol.
Mais surtout parce que ce serait trop unpolitically correct de filmer une femme qui attend un bébé, en train de fumer et boire. Ou alors ce serait un film de société. La future mère aurait été abandonnée par le père, ou il serait un dealer, et elle vivrait dans les banlieues de Liverpool ou de Baltimore. Pas à Dupont-DC en tout cas.
Se la couler douce en toute irresponsabilité, c’est fini pour la future mère investie de son statut de porteuse de génération future. Si elle  veut éviter d’intoxiquer son bébé, la femme enceinte doit  s’abstenir de consommer des sushis, du steak tartare ou du camembert, et aussi la presque totalité des produits vendus au supermarché tellement ils contiennent des trucs mauvais.  Les fruits et légumes regorgent de pesticides. Interdits les poissons comme saumon, espadon, thon « qui contiennent du mercure et des métaux lourds ».  Et tout doit être cuit à fond surtout toute viande et autres poissons « car ils peuvent contenir des bactéries ».  Un gros panneau  d’avertissement aux femmes enceintes trône dans le rayon viandes et poissons de mon supermarché Safeway.
Mais revenons à cette saloperie de clope que nous avons tant aimée.
Il me fixait de ses grands yeux bleus tristes sur l’affiche, dans le métro. Le reste du visage  de l’enfant était recouvert d’un masque a oxygène. Le titre disait : « Mothers, don’t raise second hand smoke kids » qui souffrent de l’asthme provoqué par vos cigarettes.
Comme Barbra, j’ai vécu l’innocence des derniers jours du cow-boy Marlboro.  On est coupables, on est des criminelles, on a intoxiqué nos enfants.

On l’a été aussi.

Papa fumait des gitanes maïs dans la R8, fenêtres fermées, 1000 kilométres de Route Nationale 7. On descendaient chaque année le 1er août, dans les embouteillages, vers les vacances dans le midi.



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