Il y a deux
« Diplomates » à Washington,
le restaurant au décor neutre mais gastronomique de l’ambassade de
France, et le nouveau restaurant pas gastronomique mais qui se rattrape sur la déco
et qui fait fureur puisqu’on doit réserver au moins deux mois à l’avance. Dans l’entrée, de pleines corbeilles de vraies baguettes nous
accueillent, juste devant l’énorme bar. Le
ton est donné. Une foule s’y compresse et le bruit monte à des niveaux apocalyptiques.
Ce qui ne gêne personne. Les américains, dés le berceau, apprennent à s’exprimer avec assurance, donc à parler fort, en articulant bien. Cela se ressent dans les restaurants à un tel point que les critiques gastronomiques sont équipés de machines à mesurer les décibels et notent à la fois le menu et le son. J’ai dit à ma prof d’anglais que nous les français, au restau, on ouvre la bouche surtout pour manger. Evidemment c’est de la mauvaise foi. Le propriétaire du Diplomate a transposé fidèlement, dans la 14th
Street le décor d’une brasserie parisienne. Sur le mur à l’intérieur, « Blanchisserie
de Chemise » est écrit en blanc sur
fond de carrelage vert, style Art Nouveau. Moi j’aurais mis
« chemise » au pluriel. Le Chef n’a pas complètement assimilé le
vocabulaire français car il sert du pâté de foie sous l’appellation « foie gras ». L’erreur du patron a été aussi d’oublier que
l’acoustique d’un lieu qui se voulait typiquement Frenchie devait être adaptée
aux cordes vocales américaines-quand-elles-sont-imbibées-d’alcool. Quand je suis
allée boire un verre de Sancerre (en fait deux et demi) avec des amis, je me suis explosée les cordes en essayant de communiquer. J’en suis sortie enrouée,
presque aphone. La surdité précoce est-elle considérée comme
une maladie du travail dans les métiers de la restauration ?
Prochaine étape, après
l’anglais, apprendre le langage des signes ?
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