J’ai découvert que j’ai une vraie
tendance à la procrastination. Surtout quand il fait beau.
Les français qui vivent en France ne
savent pas ce que c’est. Pourtant je suis sûre que tout le monde procrastine
plus ou moins partout dans le monde. Cela vous arrive certainement d’avoir un
truc à faire et que vous considérez comme votre absolue priorité. Même que vous
y pensez tout le temps. Est-ce que je sais moi pourquoi je ne le fais pas ce
truc, pour quelle raison je ne m’y mets pas ?
Tous on reporte. Votre inconscient, qui
est vraiment un inconscient inconséquent, vous trouve toujours de bonnes raisons
d’éviter de passer à l’acte. C’est ça procrastiner : reporter à demain ou
aux calendes grecques ce que je pourrais faire aujourd’hui.
Par exemple, répondre à des petites
annonces quand tu le fais depuis six mois et que pas une seule fois on ne t’a
répondu. Rappeller ce type haut placé si débordé pour qu’il m’aide à trouver du
boulot, raccomoder ce bouton qui manque sur ce pull que je ne mets pas depuis
des années justement à cause de ça, arrêter de manger la nourriture que j’aime
car elle fait grossir, ne plus boire du
vin, cesser de m’exposer au soleil et rester blanche comme un navet car c’est mieux pour la peau.
Aller à la gym, et courir, courir, courir comme une dératée avec une queue de
cheval. M’occuper de protéger l’environnement, des pauvres, des femmes battues,
donner de l’argent aux musées, aux écoliers.
Les américains, ils se battent contre
leur proscrastination, leur ennemi de l’intérieur. Pour ça ils écrivent des
manuels, des guides pour t’expliquer comment changer tes habitudes, être positif,
être un leader, aller au devant des autres qui sont pas pareils que toi,
commencer à faire ce qui compte pour toi, mieux t’organiser, faire de meilleurs
choix, convaincre en 15 secondes.
Cela fait aussi partie intégrante du
cursus scolaire. Les étudiants de milieux favorisés « nourrissent leur
CV » dés la maternelle, en vue de postuler aux bonnes universités qui te
garantiront des bons jobs. Au lycée, en
plus du boulot d'étudiant « normal », d’être champion en saut en hauteur ou
autre discipline sportive, tu passes tes samedis matins dans des homes à aider
des personnes agées, tu donnes du soutien scolaire à des petits latino
américains défavorisés, tu fais des voyages scolaires pour construire des abris
dans des pays pauvres (une semaine l’été). Entrainement pour la vie, toujours
occupés, sans râler.
Au moins j’ai arrêté de fumer.
C’est déjà ça
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