C'était la première et dernière fois de ma vie que j'allais vivre en direct l'intronisation d'un président américain qui ne soit pas blanc.
Tellement de blacks américains sont venus de tous les états américains pour cette inauguration le 21 janvier, la ville a changé de couleur ce week end. Des familles, des bus, des milliers qui inondaientt le Mall, le grand terre-plain ou bout duquel se tenait la cérémonie devant le Capitole. Ils achètent des souvenirs, des tee shirts, se couvrent de badges Obama, et vont patiemment attendre pour vivre le grand moment. Des petits malins en profitent pour recycler à la vente des objets estampillés inauguration 2008, mais je ne me laisse pas faire, je repère vite sur les photos que les deux filles d'Obama ont bien grandi, lui il a un peu blanchi mais les 4 sont toujours aussi iconiques.
Ils paraissent tellement normaux ces quatre là. Obama, avant de prêter serment, s'attarde à suivre le service d'ordre, on le voit fasciné par la foule qui l'acclame sur le Mall, il est adossé au coin de mur et il jouit de la contemplation de la foule tandis que les officiels passsent devant lui. Et sa jeune ado qui a l'air de tellement s'ennuyer pendant la cérémonie, et qui épluche des poussières sur son manteau pendant que son père fait son discours... ouf c'est la dernière fois!
Que deviendront-ils après huit ans à la Maison Blanche?
La cérémonie du serment, c'était un tel cocktail savamment dosé, organisé le jour de mémoire de Martin Luther King, Obama a d'ailleurs prété serment sur sa bible et il s'est beaucoup référé à lui dans son message sur l'inclusion sociale. Il y avait aussi beaucoup de religion, une cérémonie ponctuée de god bless America, un prêtre latino a béni en direct tous les américains confondus, en précisant les nationalités, langues, races, sexes, et aussi les gays. Puis un poète a su rassembler dans ses vers toutes les thèmatiques du programme Obama. Enfin Beyoncé, sa carnation dorée, son brushing et ses boucles, ses émeraudes aux oreilles, so glamorous chantant l'hymne américain, le corps déployé....
Et derrière tout ça, en fond d'écran, des sénateurs, sans doute républicains, ruminaient leurs chewing gum, un sourire cynique au coin des lèvres.
J'étais frappée par le caractère bon enfant de l'évènement, il y avait peu d'apparat, le déjeuner du Président au Congrès ressemblait à un déjeuner de n'importe quel séminaire, ils ont mangé du bison, tout était filmé de a à z, Michelle à l'apéro trinquant avec John Boehner, le porte parole républicain avec qui son mari a tant bataillé sur le fiscal cliff...jusqu'au le dessert, un genre de tarte au pomme avec la boule de vanille, pas de quoi se rouler par terre.
Après le café tout le monde s'est extasié sur la paire de vases en cristal offert au couple Obama, genre cadeau de mariage certes customisés (ils sont gravés avec la Maison Blanche).
Ce qui me frappait, c'est que la famille Obama a vécu en reality show pendant 24 heures, se tenant par la main, se faisant des bisous tout le temps, en public, embrassant leurs filles qui les prenaient en photo avec leur Iphone sur la tribune, serrant des tas de gens dans leurs bras, plaisantant, pianotant sur leurs blackberry, toujours sourires éclatants. La télé, les commentaires en boucle sur chaque détails, notamment les tenues de Michelle, Thom Brown le couturier, manteau taillé dans de la soie de cravates, le soir robe rouge. Je trouvais un peu bizarre qu'elle porte un genre de leggings dans la journée, mais c'était pratique pour passer du froid au chaud. En tout cas, quand elle faisait semblant de prier, les yeux au sol, avec les autres, au Capitole, elle avait une rangée de faux cils d'enfer, king size et super épais, ils rejoignaient sa frange crantée à neuf. Faudra que j'y pense.
La veille on est allées avec Dawn, ma prof d'américain, au Bal de la Géorgie. Comme c'est la tradition, il y avait plein de bals organisés la veille du serment d'Obama dans toute la ville. Elle avait choisi celui-là car la musique, la chanteuse de blues Gladys Knight, la cuisine du sud des états Unis, le lieu, le Musée of the Women artists, tout était de premier choix. Effectivement, rien ne pouvait me laisser indifférente, rien de banal pour une frenchie, je n'avais jamais vécu cela, de si beaux messieurs et jolies dames, de belles robes de soirée, des jeunes, des plus agés, tous très élégants et le grand enthousiasme de tous.
L'orchestre était très bon, on s'est bien agités sur les cuivres tandis que le chanteur chantait comme James Brown. Ensuitel la voix de Gladys toujours en forme. Puis les élus Géorgiens, républicains et démocrates sont montés sur scène, avec leurs enfants et on les a applaudis avec enthousiasme, surtout moi un sénateur qui était très beau garçon.
La Géorgie, souvenez vous d'Autant en emporte le vent, Scarlett O'Hara, les champs de coton pleins d'esclaves, c'est un état du sud très conservateur, républicain, où parait-il que dans certaines écoles on apprend aux enfants que la terre a été créée en sept jours. Se référer dans ce blog à ma visite au cimetière d'Arlington avec une école Géorgienne.
Moins de deux siècles après, j'ai dansé hier soir avec les descendants sur "like a sex machine", pour célébrer un président noir, oh my god!
Dawn et moi |
Patricia,
ReplyDeleteTres Bon ton blog. J'ai bien aime ceux de l'inauguration et du docteur.
Lorraine