Cette nuit je me suis
retournée pendant un bon moment dans mon
lit car je ne pouvais pas dormir. Dans ces
cas là, dans le noir de la chambre, je me mets à penser aux choses que je dois faire dans le futur. Entortillée dans ma couette, l'avenir me parait himalayesque. J’enchaine, toujours les yeux fermés, sur ce que je n’ai pas réussi dans le
passé. Après quatre défaites, je me lève, je vais faire pipi, bois un verre
d’eau, attrape un livre. Cette nuit j’ai lu sur l’écran de mon ordinateur les
résultats des élections municipales dans mon pays. J’étais contente que les écologistes
soient plus représentés au Conseil de Paris, et d’avoir loupé la soirée électorale grâce au décalage horaire.
Ce matin je me suis réveillée avec un gout acide dans la bouche. Je toussais car j’avais comme un jus vinaigré qui me brûlait l’oesophage et la gorge.
Pourtant j’obéis presque bien au médecin qui m’a diagnostiqué il y a quelques temps des brûlures d’estomac. Je l’avais consulté pour des douleurs au cœur, en anglais on dit heart burns. Depuis je ne bois plus de café ni de thé. Mais je mollis sur le chocolat et le bon vin. Hier soir j’en ai bu un verre au diner pour accompagner mes pâtes à l’encre dans une trattoria de Soho. Après j’ai regardé avachie sur le canapé un film français sur Netflix, la chaîne qui fait peur en ce moment à notre ministre de la culture. “La Proie” racontait la fuite d’un taulard accusé à tort de crimes commis par un homme qu’il avait sauvé mais qui s’avérait être l’auteur des assassinats. En plus il lui volait son argent, sa fille muette, et tuait sa femme. Cela m’a super stressée et pour me décontracter j’ai bu un sherry. Un seul tout petit.
Ce matin je me suis réveillée avec un gout acide dans la bouche. Je toussais car j’avais comme un jus vinaigré qui me brûlait l’oesophage et la gorge.
Pourtant j’obéis presque bien au médecin qui m’a diagnostiqué il y a quelques temps des brûlures d’estomac. Je l’avais consulté pour des douleurs au cœur, en anglais on dit heart burns. Depuis je ne bois plus de café ni de thé. Mais je mollis sur le chocolat et le bon vin. Hier soir j’en ai bu un verre au diner pour accompagner mes pâtes à l’encre dans une trattoria de Soho. Après j’ai regardé avachie sur le canapé un film français sur Netflix, la chaîne qui fait peur en ce moment à notre ministre de la culture. “La Proie” racontait la fuite d’un taulard accusé à tort de crimes commis par un homme qu’il avait sauvé mais qui s’avérait être l’auteur des assassinats. En plus il lui volait son argent, sa fille muette, et tuait sa femme. Cela m’a super stressée et pour me décontracter j’ai bu un sherry. Un seul tout petit.
Au petit déjeuner ce
matin, tout en avalant mon thé vert,
désolée docteur je n’ai pas trouvé autre chose dans les placards du studio que
je loue dans le Bowery, j’ai été attirée par
la manchette du Monde Diplomatique que Liam m’avait rapporté de Paris.
En première page, un sociologue, Razmig Keucheyan qui vient de publier
« la nature est un champ de bataille », répondait à la question de
qui allait payer les effets du changement climatique. Les marchés financiers,
encore eux. Des fonds de réassurance
créent des dérivés climatiques et des
obligations catastrophes, les cat bonds
émis par les états qui rapportent de juteux profits aux investisseurs. Ça fait
cool cat bonds mais cela cache son jeu.
Après je suis sortie
marcher dans New York. Je me suis dit que j’aurais du me laver les cheveux ce
matin alors que deux très très jolies filles genre mannequins ondulaient devant
moi sur leurs jambes aussi minces que mes bras
surmontées de cheveux blonds comme le blé. Même si incommodée par tant de perfection, je
les ai suivies jusqu'à un café dans Union Square où j’ai
ouvert le New York Times qui trainait sur la table. La première page m’annonçait que le Groupe des experts sur le
réchauffement climatique a encore publié un rapport alarmant. Ils ont, disent-ils, à présent réunis toutes
les preuves que les glaces fondent, l’eau disparait, les catastrophes
naturelles s’amplifient, les ressources naturelles et la nourriture sont
menacées et nous avec. On n’y échappera pas mais les pauvres trinquent d’abord.
J’ai traversé la rue, en
quête de réconfort, et je me suis engouffrée chez Agnès b où mon œil a
immédiatement repéré des chaussures sublimes dont j’avais le plus grand besoin
dans mon état. Ma compulsivité a été stoppée net par la découverte du prix
collé sur la semelle, 475 dollars.
Je me suis repliée sur le
magazine de BD disponible gratuitement dans un bac à l’entrée du magasin.
Et là je me suis reconnue
dans FLESH AND BLOOD COMICS :
- Where do you fit in the infinity ?
- Round and round we go… where we stop nobody knows
- Tout ce que nous faisons a une influence non
seulement sur nous même mais sur le MONDE, sur LES AUTRES, sur LE TEMPS, SUR
TOUS CEUX QUI VIENNENT APRES NOUS !
Troublant, non ?