Monday, December 24, 2012

c'est beau l'Amérique

Vancouver

Seattle, musée du Rock et de la Science fiction




Rithé in the Kitchen with the Irish 




Avec Monique à DC


Juana et Michelle


quartier Castro à San Francisco



Après le Baiser présidentiel


Dupont et Dupont

New York

Madison Avenue

Max et Pascaline New York

Madison Avenue New York

Martin Luther King, Antonin et moi


avec Lincoln (allez voir le film de Spielberg)


Expo Lichtenstein



Great Falls Potomac



Madison Avenue


Chincoteague



danse classique sur la place de Portland
Brooklyn



la gourou du bonheur


Oregon

spectateurs sur la place de Portland



metro's angels






Sunday, December 23, 2012

American pot pourri 2012


Ouragan, précipice (fiscal), massacre, voilà les mots de la fin de l’année.
De l’autre côté il y a le soulagement de la réélection d’Obama, et ses larmes, je l’ai vu pleurer deux fois, le lendemain de son élection, quand il a remercié les volontaires qui se sont engagés dans sa campagne.

La deuxième fois c’était juste après le massacre.
Depuis l’été, après un cinéma du Colorado et un supermarché de l’Oregon,  c’était dans une école primaire du Connecticut, un presque enfant de 20 ans, il  n’a eu qu’à se servir dans la collection d’armes  de sa mère pour  la tuer ainsi que des enfants et des instituteurs. La NRA, l’association des armes préconise  des « good men with a gun » dans chaque école.  Et aussi chaque supermarché, cinéma, musée, banque, poste, bus ?

Désormais Obama semble déterminé à ne plus se laisser faire par les républicains,  il annonce une loi pour contrôler les armes,  il ne va pas non plus lâcher sur la taxation des plus  riches. Le héros Obama va- t- il sauver la middle class américaine ?  En attendant tout le monde est parti en c vacances de Noël sans accord sur l’augmentation des impôts des plus riches.

Le  millionnaire américain est une espèce protégée parce que sa richesse est signe de santé pour l’Amérique. Et ils peuvent naviguer d’un état à l’autre au gré des régimes fiscaux favorables. Mais là, c’est l’impôt fédéral.  

Pourtant, signe encourageant, 200 riches, les « millionnaires patriotes »  voudraient qu’on les traite comme les autres  et  réclament de payer plus d’impôts !

Au même moment  certains de nos millionnaires français, espèce non protégée, fuient  la tranche-de- trop à 75%.  Notre Gégé  Depardiou  aime la France, il ne se réfugie pas à Beverley Hill mais au plat pays, juste de l’autre côté de la frontière. Il pourra  ainsi faire ses courses à Auchan à Valenciennes comme font les belges car c’est moins cher.

En novembre, j’ai vécu mon premier Halloween,  des supermen et superwomen, des sorcières et des Blanche Neiges, des Darth Vador, des  garçons travestis en Marilyn qui courraient partout à Dupont Circle. Et pour une fois des petits enfants dans mon quartier,  surgis  de nulle part, pour récolter leurs bonbons  Ils avaient du faire une étude de marché, peu de concurrence dans ces rues où on ne croise que des couples avec chiens. A quand un Halloween pour chienchiens ?

Vivre la nuit électorale le 6 Novembre c’était fascinant même si un peu compliqué à comprendre. Mais je m’y étais mise. J’ai appris les « swing states »,  oh l’Ohio,  la planète entière sait maintenant où se trouve l’Ohio, et le vote anticipé. Ici le vote se tient un jour travaillé  alors que  chez nous on vote  toujours le dimanche et qu’on râle quand c’est en mai car il y a les ponts des longs week end.

C’est un vrai suspense la nuit électorale, on attend les résultats état par état, d’est en ouest au fil des heures, à cause du décalage horaire, on a très très peur. Et puis tout à coup,  c’est le jackpot,  les  votes de la côte ouest tombent. Après on apprend qu’ Obama s’est mangé les swing states,  délire !

Ensuite il y a eu Thanksgiving et on a vu Obama en famille « pardonner à une dinde », c’était une belle bête. On devrait transposer ce rituel chez nous et lancer le concours annuel de qui fait la dinde à pardonner.
Moi, comme beaucoup de washingtoniens je suis partie fêter ailleurs. Au diner, à New York, chacun avait apporté son plat à partager « un potluck ». La dinde était  énorme et le coucher du soleil sur Central Parc « So awsome oh my god ! ».

 L’hiver ne se presse pas d’arriver. Certains soirs,  même  ces dernières semaines, tout le monde était en tenue d’été aux terrasses. Les arbres aussi se sont mis très tard en tenue d’hiver (il y en a même un  devant la maison qui résiste encore).

L’ambiance de Noël est quand même là, des sapins hyper décorés dans les réceptions des immeubles et des bureaux, des  gens qui chantent des chants de Noël à la sortie du métro,  illuminations, patinoire sur le Mall, tandis que les happy hours explosent, on boit beaucoup de coups au pub, club,  bureau, église, en groupes partout. Et ce n’est pas fini, ils seront nombreux à converger vers Washington le 21 janvier  quand seront célébrées les festivités du nouveau mandat d’Obama, on réserve sa place aux bals,  parades, tandis qu’on commence à dresser le décor, les estrades et podiums, d’un événement  marqué par « la foi dans le futur de l’Amérique ».

Cette année c’était beaucoup de rencontres. Surtout des jeunes, récemment mariées (comme moi), à des maris du Fonds Monétaire.  Elles viennent de Turquie, Ukraine, Malaisie, Ile Maurice, Australie, Colombie,  Burkina Faso, elles  sont  souvent super diplômées. Elles  ont des petits enfants, sont enceintes ou n’ont pas encore d’enfants, en tout cas toutes cherchent leur voie dans ce pays  pendant que leurs maris bossent comme des fous. Et ils aiment ça.

J’ai dit au RH de Christine Lagarde tandis qu’elle nous félicitait du  « soutien si essentiel qu’on apporte à nos époux », qu’il  serait plus  rentable pour le FMI d’installer des dortoirs, comme dans  certaines entreprises chinoises, pour garder les pompiers de la stabilité économique mondiale sous la main en ces temps de crise. 

Il y a aussi des maris au foyer.  Georges est originaire d’un pays sous dictature. Quand il a su que je m’occupais d’élections il m’a demandé de le conseiller car il veut  jouer un rôle politique dans son pays et se présenter aux élections. Il veut être prêt pour quand cela sera possible.

Pour  nous aider à la trouver notre voie,  le FMI nous offre des séances de coaching et  invite des gourous qui conseillent sur  comment « faire du réseau », « valoriser tes compétences », « mettre en scène tes succès » (story telling) « connaître vos objectifs », « mesurer votre capacité à être heureux », « trouvez un sens à votre vie », « embrassez les défis », « faites ce que vous aimez ». Leur truc c’est de donner des exemples de réussites, par exemple cette mère de famille nombreuse qui, une fois ses enfants grands, à tout quitté pour devenir nonne et s’occuper de prisonniers,  ce boxeur manchot, cette afro américaine pompiste a rencontré un bon coach et elle est maintenant sénateur.

Dans un studio de peinture du quartier, je peins le vendredi après midi des nus tandis que posent des jeunes femmes et même une fois un jeune homme beau comme un ange. Avec les autres bien plus artistes que moi, on discute politique américaine tout en peignant ces corps nus. Et ils m'interrogent sur la France, les français, nos musées, notre politique  C’est très serein car tout le monde est démocrate et aime la culture française.

Je suis aussi allée quelquefois chez Françoise dans une grande maison dans  la banlieue, là où habitent toutes les familles. Ses enfants sont partis, son mari voyage et elle est souvent seule. Elle s’est mise à la peinture flamande et étudie dans une école d’art spécialisée à Baltimore.  Elle peint patiemment, avec amour et délicatesse pendant des journées entières des nature-mortes, des fruits, des grains de raisin brillants sur des petits tableaux.

Je n’ai jamais vu autant d’œuvres d’art de ma vie,  la Philips Collection, c’est l’annexe de chez moi. Les Renoir, Van Gogh, Bonnard, Degas,  Rothko, c’est un peu comme s’ils étaient accrochés dans mon salon tellement je les visite souvent, en passant, ils sont devenus familiers.  Visité une collection privée d’art contemporain, dans un grand parc paysagé exprès pour  accueillir les œuvres immenses en tôle de Serra.  Parmi les œuvres exposées dans ce musée, qui m’ont laissée baba,  plus de 400 pièces fabriquées à la main  entassées dans un faux garage et formant un bric-à-brac, des répliques parfaites de mégots, pneus de camions, bassines crevées, pots de peinture, vieux torchons, bottes d’enfants,  jouets cassés, boîtes d’allumettes, piles de planches, jerrycan d’essence etc., le tout sculpté de façon réaliste, moulé,  cousu, brodé, une folie de folie de folie.  

Au cours d’anglais,  ma prof me dit d’ouvrir grand la bouche quand je parle car nous les français on s’exprime avec la bouche en cul de poule,  on marmonne, on susurre, donc on ne peut pas prononcer correctement l’anglais. C’est sans doute pour cela que les américains parlent si fort dans les restaurants, au point que les magazines gastronomiques sont équipés de machines à mesurer les décibels et note le menu et le son.  J’ai dit à ma prof que nous les français, au restau on ouvre la bouche surtout pour manger, évidemment c’est  de la mauvaise foi.

Ici comme ailleurs,  on consulte les sites pour rencontrer l’âme sœur.  Un couple  septuagénaire m’a raconté leur rencontre.  Son profil à lui était  « je vis chez mon fils mais je vais retourner au Sri Lanka pour aider mon peuple ». Ils ont correspondu plusieurs mois  même quand il est retourné là bas enseigner. Comme sa vie était menacée il est revenu, un jour il  est  arrivé chez elle avec ses valises, il est resté, ils sont mariés, lui réfugié Tamoul, elle psy New Yorkaise. Ils sont gais,  ils sont enthousiastes, ils se ressemblent.

Le docteur Ramey, petit  monsieur grisonnant dans sa blouse blanche, me fait entrer dans son cabinet et  me dit de me déshabiller  pour m’ausculter.  Il sort de la pièce et, pour ne pas que je ne m’ennuie pendant que j’enlève mes vêtements, il  met en route une vidéo de ses vacances avec sa femme et sa fille. Médusée je regarde le docteur Ramey gambadant en bermuda à fleurs sur des plages exotiques, sirotant des cocktails, embrassant sa femme au coucher du soleil etc.  Plus tard, quand je règle la consultation qui a duré dix minutes, 400 dollars, je  reconnais la délicatesse du docteur Ramey qui  souhaite que ses patients  sachent que leurs dollars sont bien dépensés.