Monday, December 24, 2012

c'est beau l'Amérique

Vancouver

Seattle, musée du Rock et de la Science fiction




Rithé in the Kitchen with the Irish 




Avec Monique à DC


Juana et Michelle


quartier Castro à San Francisco



Après le Baiser présidentiel


Dupont et Dupont

New York

Madison Avenue

Max et Pascaline New York

Madison Avenue New York

Martin Luther King, Antonin et moi


avec Lincoln (allez voir le film de Spielberg)


Expo Lichtenstein



Great Falls Potomac



Madison Avenue


Chincoteague



danse classique sur la place de Portland
Brooklyn



la gourou du bonheur


Oregon

spectateurs sur la place de Portland



metro's angels






Sunday, December 23, 2012

American pot pourri 2012


Ouragan, précipice (fiscal), massacre, voilà les mots de la fin de l’année.
De l’autre côté il y a le soulagement de la réélection d’Obama, et ses larmes, je l’ai vu pleurer deux fois, le lendemain de son élection, quand il a remercié les volontaires qui se sont engagés dans sa campagne.

La deuxième fois c’était juste après le massacre.
Depuis l’été, après un cinéma du Colorado et un supermarché de l’Oregon,  c’était dans une école primaire du Connecticut, un presque enfant de 20 ans, il  n’a eu qu’à se servir dans la collection d’armes  de sa mère pour  la tuer ainsi que des enfants et des instituteurs. La NRA, l’association des armes préconise  des « good men with a gun » dans chaque école.  Et aussi chaque supermarché, cinéma, musée, banque, poste, bus ?

Désormais Obama semble déterminé à ne plus se laisser faire par les républicains,  il annonce une loi pour contrôler les armes,  il ne va pas non plus lâcher sur la taxation des plus  riches. Le héros Obama va- t- il sauver la middle class américaine ?  En attendant tout le monde est parti en c vacances de Noël sans accord sur l’augmentation des impôts des plus riches.

Le  millionnaire américain est une espèce protégée parce que sa richesse est signe de santé pour l’Amérique. Et ils peuvent naviguer d’un état à l’autre au gré des régimes fiscaux favorables. Mais là, c’est l’impôt fédéral.  

Pourtant, signe encourageant, 200 riches, les « millionnaires patriotes »  voudraient qu’on les traite comme les autres  et  réclament de payer plus d’impôts !

Au même moment  certains de nos millionnaires français, espèce non protégée, fuient  la tranche-de- trop à 75%.  Notre Gégé  Depardiou  aime la France, il ne se réfugie pas à Beverley Hill mais au plat pays, juste de l’autre côté de la frontière. Il pourra  ainsi faire ses courses à Auchan à Valenciennes comme font les belges car c’est moins cher.

En novembre, j’ai vécu mon premier Halloween,  des supermen et superwomen, des sorcières et des Blanche Neiges, des Darth Vador, des  garçons travestis en Marilyn qui courraient partout à Dupont Circle. Et pour une fois des petits enfants dans mon quartier,  surgis  de nulle part, pour récolter leurs bonbons  Ils avaient du faire une étude de marché, peu de concurrence dans ces rues où on ne croise que des couples avec chiens. A quand un Halloween pour chienchiens ?

Vivre la nuit électorale le 6 Novembre c’était fascinant même si un peu compliqué à comprendre. Mais je m’y étais mise. J’ai appris les « swing states »,  oh l’Ohio,  la planète entière sait maintenant où se trouve l’Ohio, et le vote anticipé. Ici le vote se tient un jour travaillé  alors que  chez nous on vote  toujours le dimanche et qu’on râle quand c’est en mai car il y a les ponts des longs week end.

C’est un vrai suspense la nuit électorale, on attend les résultats état par état, d’est en ouest au fil des heures, à cause du décalage horaire, on a très très peur. Et puis tout à coup,  c’est le jackpot,  les  votes de la côte ouest tombent. Après on apprend qu’ Obama s’est mangé les swing states,  délire !

Ensuite il y a eu Thanksgiving et on a vu Obama en famille « pardonner à une dinde », c’était une belle bête. On devrait transposer ce rituel chez nous et lancer le concours annuel de qui fait la dinde à pardonner.
Moi, comme beaucoup de washingtoniens je suis partie fêter ailleurs. Au diner, à New York, chacun avait apporté son plat à partager « un potluck ». La dinde était  énorme et le coucher du soleil sur Central Parc « So awsome oh my god ! ».

 L’hiver ne se presse pas d’arriver. Certains soirs,  même  ces dernières semaines, tout le monde était en tenue d’été aux terrasses. Les arbres aussi se sont mis très tard en tenue d’hiver (il y en a même un  devant la maison qui résiste encore).

L’ambiance de Noël est quand même là, des sapins hyper décorés dans les réceptions des immeubles et des bureaux, des  gens qui chantent des chants de Noël à la sortie du métro,  illuminations, patinoire sur le Mall, tandis que les happy hours explosent, on boit beaucoup de coups au pub, club,  bureau, église, en groupes partout. Et ce n’est pas fini, ils seront nombreux à converger vers Washington le 21 janvier  quand seront célébrées les festivités du nouveau mandat d’Obama, on réserve sa place aux bals,  parades, tandis qu’on commence à dresser le décor, les estrades et podiums, d’un événement  marqué par « la foi dans le futur de l’Amérique ».

Cette année c’était beaucoup de rencontres. Surtout des jeunes, récemment mariées (comme moi), à des maris du Fonds Monétaire.  Elles viennent de Turquie, Ukraine, Malaisie, Ile Maurice, Australie, Colombie,  Burkina Faso, elles  sont  souvent super diplômées. Elles  ont des petits enfants, sont enceintes ou n’ont pas encore d’enfants, en tout cas toutes cherchent leur voie dans ce pays  pendant que leurs maris bossent comme des fous. Et ils aiment ça.

J’ai dit au RH de Christine Lagarde tandis qu’elle nous félicitait du  « soutien si essentiel qu’on apporte à nos époux », qu’il  serait plus  rentable pour le FMI d’installer des dortoirs, comme dans  certaines entreprises chinoises, pour garder les pompiers de la stabilité économique mondiale sous la main en ces temps de crise. 

Il y a aussi des maris au foyer.  Georges est originaire d’un pays sous dictature. Quand il a su que je m’occupais d’élections il m’a demandé de le conseiller car il veut  jouer un rôle politique dans son pays et se présenter aux élections. Il veut être prêt pour quand cela sera possible.

Pour  nous aider à la trouver notre voie,  le FMI nous offre des séances de coaching et  invite des gourous qui conseillent sur  comment « faire du réseau », « valoriser tes compétences », « mettre en scène tes succès » (story telling) « connaître vos objectifs », « mesurer votre capacité à être heureux », « trouvez un sens à votre vie », « embrassez les défis », « faites ce que vous aimez ». Leur truc c’est de donner des exemples de réussites, par exemple cette mère de famille nombreuse qui, une fois ses enfants grands, à tout quitté pour devenir nonne et s’occuper de prisonniers,  ce boxeur manchot, cette afro américaine pompiste a rencontré un bon coach et elle est maintenant sénateur.

Dans un studio de peinture du quartier, je peins le vendredi après midi des nus tandis que posent des jeunes femmes et même une fois un jeune homme beau comme un ange. Avec les autres bien plus artistes que moi, on discute politique américaine tout en peignant ces corps nus. Et ils m'interrogent sur la France, les français, nos musées, notre politique  C’est très serein car tout le monde est démocrate et aime la culture française.

Je suis aussi allée quelquefois chez Françoise dans une grande maison dans  la banlieue, là où habitent toutes les familles. Ses enfants sont partis, son mari voyage et elle est souvent seule. Elle s’est mise à la peinture flamande et étudie dans une école d’art spécialisée à Baltimore.  Elle peint patiemment, avec amour et délicatesse pendant des journées entières des nature-mortes, des fruits, des grains de raisin brillants sur des petits tableaux.

Je n’ai jamais vu autant d’œuvres d’art de ma vie,  la Philips Collection, c’est l’annexe de chez moi. Les Renoir, Van Gogh, Bonnard, Degas,  Rothko, c’est un peu comme s’ils étaient accrochés dans mon salon tellement je les visite souvent, en passant, ils sont devenus familiers.  Visité une collection privée d’art contemporain, dans un grand parc paysagé exprès pour  accueillir les œuvres immenses en tôle de Serra.  Parmi les œuvres exposées dans ce musée, qui m’ont laissée baba,  plus de 400 pièces fabriquées à la main  entassées dans un faux garage et formant un bric-à-brac, des répliques parfaites de mégots, pneus de camions, bassines crevées, pots de peinture, vieux torchons, bottes d’enfants,  jouets cassés, boîtes d’allumettes, piles de planches, jerrycan d’essence etc., le tout sculpté de façon réaliste, moulé,  cousu, brodé, une folie de folie de folie.  

Au cours d’anglais,  ma prof me dit d’ouvrir grand la bouche quand je parle car nous les français on s’exprime avec la bouche en cul de poule,  on marmonne, on susurre, donc on ne peut pas prononcer correctement l’anglais. C’est sans doute pour cela que les américains parlent si fort dans les restaurants, au point que les magazines gastronomiques sont équipés de machines à mesurer les décibels et note le menu et le son.  J’ai dit à ma prof que nous les français, au restau on ouvre la bouche surtout pour manger, évidemment c’est  de la mauvaise foi.

Ici comme ailleurs,  on consulte les sites pour rencontrer l’âme sœur.  Un couple  septuagénaire m’a raconté leur rencontre.  Son profil à lui était  « je vis chez mon fils mais je vais retourner au Sri Lanka pour aider mon peuple ». Ils ont correspondu plusieurs mois  même quand il est retourné là bas enseigner. Comme sa vie était menacée il est revenu, un jour il  est  arrivé chez elle avec ses valises, il est resté, ils sont mariés, lui réfugié Tamoul, elle psy New Yorkaise. Ils sont gais,  ils sont enthousiastes, ils se ressemblent.

Le docteur Ramey, petit  monsieur grisonnant dans sa blouse blanche, me fait entrer dans son cabinet et  me dit de me déshabiller  pour m’ausculter.  Il sort de la pièce et, pour ne pas que je ne m’ennuie pendant que j’enlève mes vêtements, il  met en route une vidéo de ses vacances avec sa femme et sa fille. Médusée je regarde le docteur Ramey gambadant en bermuda à fleurs sur des plages exotiques, sirotant des cocktails, embrassant sa femme au coucher du soleil etc.  Plus tard, quand je règle la consultation qui a duré dix minutes, 400 dollars, je  reconnais la délicatesse du docteur Ramey qui  souhaite que ses patients  sachent que leurs dollars sont bien dépensés.


Monday, November 12, 2012

bulletins de vote et feuilles d'automne




L'Automne est fabuleux, les arbres prennent des teintes de plus en plus cuivrées au fur et à mesure que le mois avance, autour de la maison les ginkos sont comme des chevelures dorées et les érables rougissent sous les rayons du soleil. Les couleurs crépitent littéralement comme un feu de joie. On est tous soulagés d'avoir échappé à Romney mais on sait qu'on n'est pas sortis de l'auberge.

L'ouragan Sandy nous a peu frappés ici, gros temps une journée, enfermés à regarder la chaîne météo dont c'était le moment de gloire. Les reporters courbés en deux face au vent et aux vagues déchainées de la côte du New Jersey ont résisté jusqu'au bout,  hurlant dans le vent, micro au poing, puis ils ont laissé la place aux images, en boucle, des dévastations de New York et du New Jersey.
On s'est posé la question : est ce que Sandy a aidé Obama à sa réélection ?
Le soir de sa victoire il a salué à juste titre (il a même versé une larme d'émotion et d'épuisement) la mobilisation de l' armée des volontaires qui l'ont soutenu et se sont battus pour que  les électeurs puissent voter.
Plus de 110 millions d'américains ont voté, mais  51 millions  n'ont pu voter. Dans les états contrôlés par les républicains, la stratégie des autorités électorales a été d'empêcher les minorités, afro américains et latino, de voter. Dans de nombreux états, les personnes qui ont été condamnées par la justice perdent leur droits civiques pour toujours et sont privées du droit de vote.
Il est aussi exigé de fournir pour voter des papiers d'identité  trop coûteux  pour les plus pauvres. Les règles locales qui régissent les élections ont été à de nombreuses reprises modifiées en dernière minute afin de faire obstacle aux recours. Par exemple, la possibilité qui était offerte de voter pendant plusieurs jours avant le 6 novembre a été dans un certain nombre d'états réduite en dernière minute. Comme résultat, les électeurs, qui sont appelés à voter un jour de travail,  sans obligation pour l'employeur de leur octroyer du temps pour aller voter, se sont retrouvés à faire la queue le soir pendant des heures, parfois plus de 7 heures ! Obama leur disait "restez dans la file d'attente ! (ou vous serez exclus du vote)".
Un groupe d'observateurs internationaux de l'Organisation de Sécurité et de Coopération en Europe, était présent pour les élections, invité par le gouvernement américain. L'idée était en particulier de montrer le modèle américain à la Russie qui fait partie de l'OSCE et a rejeté vigoureusement les critiques  adressées à ses dernières élections.
Mais glups,  il  a été refusé à l'OSCE d'observer dans 11 états républicains sur 22 où les observateurs étaient présents. C'est Poutine qui va être content de la démonstration ! Il y a de forte chance qu'il imite les républicains lors des prochaines élections russes... les républicains alliés des russes, c'est le monde à l'envers.

Et puis Petraeus, un vrai nom de général romain, le chef de la plus grande armée du monde, Le Stratège, le nouveau chef de la CIA déchu à cause d'une femme...digne héritière des Judith, Lysistrata et Dalila. Après un supposé sans faute en Afghanistan, l'irréprochable, coupable...d'adultère.  


images de novembre


un peintre américain que j'ai découvert 

photo prise de la fenêtre de l'université Georges Washington

l'âne démocrate



Mémorial de la guerre de Corée


Chaîne de montagne Shenandoah à côté de Washington

"crabe de rivière" et harmonie sont homophones en chinois, Wei Wei représente ici la société chinoise idéale selon le Parti Communiste


Citation de Wei Wei à rapprocher de celle de Georges Bellows  plus haut

Reporter intrépide bravant la tempête Sandy


les chiens chiens participent à tout ! un toutou supporter le soir des élections

Tuesday, October 30, 2012

La plus grande démocratie du monde


Je l'ai fait, j' ai envoyé à Obama 50 dollars pour sa campagne, et j'ai même incité mes amis à le faire car je pense que le monde entier est  concerné par cette élection du 6 novembre.

 Romney ici on l'appelle "flip-flop",  c'est le bruit de la semelle des tongs qui monte et descend quand on marche. Car il dis une chose et son contraire selon les circonstances, n'hésitant pas à se contredire ni à mentir.

Je suis  volontaire pour aider les démocrates dans cette campagne. J'ai suivi une formation pour aller le 6 novembre observer le déroulement des opérations en Virginie, un "swing state", c'est à dire un état qui peut faire basculer les résultats. Mais les observateurs des partis ne peuvent pas entrer dans le bureau de vote s'ils n'y sont pas inscrits comme électeurs, je trouve cela inutilement contraignant. Il parait que le gouverneur du Texas a menacé d'envoyer en prison les observateurs qui s'approcheraient des bureaux de votes, "on est des grands démocrates, on n'a pas besoin de vous". 51 systèmes électoraux différents, des élections organisées par les gouverneurs, donc par les partis, des règles qui changent au dernier moment, des mesures destinées à limiter les droits de vote des minorités latino et afro américaines,  des charcutages de circonscriptions pour réduire le nombre de députés démocrates, un vrai festival d'irrégularités "légales", sans compter l'opacité des financements électoraux, la possibilité de faire des annonces mensongères à la télé sans aucun contrôle ni règle déontologique.

Notre copain Craig Unger vient de publier ici un livre  "BOSS ROVE" (disponible sur Amazon) qui décortique le système de financement du parti républicain,  le chef d'orchestre c'est Karl Rove, dont le rêve est de doter l'Amérique d'un parti unique, c'est lui aussi qui a fait gagner Bush en 2004, en détournant à son profit dans l'Ohio une partie des voix du démocrate John Kerry grâce à un système informatique bidouillé.

Je vais à l'Association des femmes démocrates, une belle maison du 18ème siècle, pleine de vieux meubles et de tableaux. Entourée de boiseries et  portraits d'épouses des présidents démocrates, Jackie, Léonor, Roslyn, je téléphone à des électeurs de Virginie. Je suis étonnée que beaucoup me disent pour qui ils vont voter. S'ils me posent des questions, je suis équipée d'un argumentaire pour  Obama.

Barack, Michelle et Jo Biden m'inondent chaque jour de demandes de financement et d'appels à l'aide.
Ils sont très bien organisés avec les réseaux sociaux, et leurs partisans sont très mobilisés. Ils ont peur, les deux candidats sont au coude à coude.
Le manque de pugnacité d'Obama lors du premier débat l'opposant à Mitt Romney a été amplement critiqué par tout le monde, les journalistes de la chaines MSNBC (démocrate) en sanglotaient presque en direct, tous les supporters étaient furieux et ce débat a occupé nos conversations pendant deux semaines. Obama, selon un journaliste de l'AFP qui vit depuis quatre ans dans son sillage à la Maison Blanche,  a sous-estimé son adversaire, en "prenant de la hauteur". Résultat, il lui a cédé du terrain.


Mitt pratique l'intox sans aucun complexe. En réaction, des agences de "vérification des faits" se sont constituées pour démentir ses mensonges mais évidemment les gens n'entendent que la parole de celui qui a accès aux médias et à la pub grâce à ses millions.

Il trouve normal de ne payer que 13% d'impôts et d'avoir des comptes off shore. Est ce qu'ils pourraient imaginer  les français d'élire un président qui planque son argent aux Iles Caymans, des paradis fiscaux pour fuir l'impôt?  Il a aussi construit sa fortune en faisant comme Tapie, acheter des entreprises en difficulté, les démantibuler et les revendre en morceaux.


Avec lui l'Amérique va redevenir le leader du monde "we will lead again the world",  est ce que l'Amérique va  bombarder l'Iran ?  Il est le candidat de Nétanyaou. Il a bien affirmé lors de son déplacement à Jerusalem que si les israéliens s'en sortent mieux que les palestiniens, c'est la preuve de la supériorité de leur culture.
Lors du second débat contre Obama, il a martelé qu'il fallait relancer tout azimut l'exploitation du pétrole, gaz et charbon, partout, en Alaska, pratiquer le cracking (faire exploser les couches géologiques pour chercher du gaz) tout cela évidemment sans JAMAIS mentionner les questions environnementales, la consommation énergivore des américains. Selon lui, c'est mieux pour l'économie et les emplois de consommer plus d'énergie.  Il regrette que le prix de l'essence soit trop élevé,  actuellement 4 dollars le gallon soit 1 dollar le litre, deux fois moins cher qu'en Europe. Il a insisté  lors du second débat, sur le fait qu' "il faut qu'on soit indépendant au niveau énergétique comme cela on n'aura pas besoin d'aller (envahir) en Irak, ni (d'organiser un coup d'état) au Vénézuela.

Il va taper du poing sur la table pour que les chinois envahissent moins l'Amérique avec leurs produits, réévaluent le yen et  il va faire revenir les emplois qui ont été délocalisés en Chine. Il me fait penser à Sarko  "qui irait chercher les emplois avec les dents".
Les riches et les entreprises paieront encore moins d'impôts et cela va créer des emplois automatiquement.  Pour réduire la dette fédérale, il va réduire au minimum les dépenses publiques et  ce sera aux états d'assurer les investissements, éducation ou autre (mais beaucoup sont très endettés). La défense est le seul budget qui augmentera.
Et encore...

-il va nous rendre le "rêve américain", même si c'est évident que l'ascenseur social ne marche plus et que le rêve est réservé désormais aux riches, qui l'appuient et  financent ses pub anti Obama dans les états clés.
- il dit qu'Obamacare va piquer l'argent du système de sécurité sociale pour le donner aux pauvres (noirs, latino etc).
- des républicains disent qu'il faut abolir l'avortement en toutes circonstances,  même en cas de viol. Un sénateur a même déclaré que l'enfant né du viol est voulu par Dieu, des journalistes lui ont alors demandé si  le viol, il est voulu par Dieu ?  Mitt est loin d'être partisan du planning familial. Pourtant , avant d'être candidat il était plutôt libéral, Obama appelle cela la Romnesia.

-sa plus belle bourde aura été de dire qu'il n'était pas concerné par 47% des électeurs qualifiés d'assistés, les pauvres, les noirs, les latino et les femmes.
A ce propos on a entendu un sénateur républicain mentionner que la santé maternelle ne le concernait pas, ce n'était pas un sujet prioritaire pour l'Amérique. Mitt a aussi eu une formule élégante lors du second débat quand il a indiqué fièrement que, pour constituer son cabinet de gouverneur du Massachusset, il s'était adressé à des associations et qu'il a  "des classeurs pleins de femmes". Sur la question de l'égalité des salaires, il n'a rien à dire mais qu'il faut accorder aux femmes plus de flexibilité d'emploi pour s'occuper de leurs enfants. Obama n'avait pas mieux à dire. J'ai l'impression qu'on retourne aux années 60.


Je ne savais pas  que les étrangers en situation irrégulière peuvent entrer dans l'armée, et ont donc la possibilité de tuer et mourir pour leur pays. Mais quand tu quittes l'armée on te vire de l'Amérique. Obama veut changer cela et donner plus de droits.
Mais l'armée reste attractive pour ceux qui n'ont pas les moyens de payer leurs études. Quatre ans d'Afghanistan te paiera une bonne école.
A ce propos Mitt ne dit pas comment il va financer l'éducation, les bonnes écoles sont très chères et donc réservées à l'élite du pays.

 Le changement de climat, personne n'en a parlé pendant cette élection.  Heureusement que les informations fournies par les satellites meteo ont permis de prévenir la population,  mais l'impact de Sandy révèle la vulnérabilité de modèle de développement urbain de la côte est où vivent 60 millions d'américains, entre la Caroline du Nord et le Massachusset : des villes construites au ras de l'eau, des lotissements sur les plages, sur des centaines de miles, des constructions et des infrastructures fragiles.  C'est étonnant dans un pays si soucieux de la sécurité que les risques naturels soient si peu pris en compte alors que chaque année les cyclones se succèdent inexorablement et que tout le monde sait que cela va continuer. Il y a eu la Nouvelle Orléans et puis on n'a jamais tiré les leçons.

Le discours de désengagement de l'Etat de Mitt Romney ne va en tout cas pas dans ce sens.








Tuesday, September 4, 2012

Manger en Amérique

A l'aéroport de San Francisco



Je confirme que les légumes et les fruits  « organic »,  bio, sont excellents et peuvent l’être à 4 dollars et demi en moyenne les 400 grammes de pêche, de haricots verts, de courgettes, de tomates de bonne qualité. J’ai d’abord cru que les prix annoncés correspondaient à des kilos, quelle patate je suis. Deux lieux pour ces denrées de choix, le Marché des fermiers le dimanche et le supermarché Whole Food, le temple de la bio, où tous les produits y inclus poisson et viande ont l’air de poser pour la photo tellement ils sont beaux.

Le Marché des Fermiers c’est Fauchon à la campagne,  j’y ai découvert la tomate Heirloom, un délice qui se décline en plusieurs modèles. Les fromages de chèvre sont des bijoux dans des écrins et tout produit méditerranéen, houmous, caviar d’aubergine, olive, tomate séchée, chanterelle, parmesan, mesclun devraient être côtés en bourse.

On y trouve même de la pissaladière proposée par des français, mais sans anchois et avec des œufs « pour le goût américain ».
Le  Légume Frais est donc réservé à ceux qui ont les moyens de payer pour ne pas devenir comme des baleines et rester en bonne santé, ceux qui ont fréquenté les bonnes écoles et  ont eu accès à un minimum de culture culinaire. Il faut aussi habiter dans un beau quartier. Pas évident.
Les papes des végétaux qui se mangent vivent en Californie, ils sont français ou américains, ont des restaus aux noms français, ou italien, comme Tyrel Florence (SIC) qui a construit un empire à partir de Napa Valley où se négocient à prix d’or l’once de tapenade, le flacon de vinaigre balsamique et  le sachet d’ herbes de Provence. 
Tous ces chefs ont publié de gros livres de recettes qu’on peut acheter dans leurs très bons restaurants. Beaucoup visitée, l’icone du  chef habillé négligé et  panier au bras qui déterre ses carottes dans son champ et fait mijoter son cassoulet sur un feu de camp en compagnie de rougeauds locaux. L’anglais Jamie Oliver avait innové dans le registre avec son livre de cuisine italienne, un génie.  Si ma grand-mère Suzanne voyait ça, elle vaudrait des millions en Amérique  !
La pionnière c’est Alice Waters qui officie Chez Panisse à Berkeley près de San Francisco, et à l’occasion à la Maison Blanche car Michelle Obama ne jure et ne mange que par elle. 
 Michelle a d’ailleurs planté un potager derrière les massifs de rhododendrons présidentiels qu’elle entretient avec amour sous l’œil de photographes. Elle a obtenu que les cantines des écoles offrent au moins un légume chaque jour aux écoliers.
San Francisco est pleine de boulangeries-pâtisseries françaises, avec des vraies baguettes. La chaîne La Boulange, vient d’être racheté par l’empereur du café,  Starbucks, enseigne qui inonde tous les coins de villes d’Amérique.
Pas de pain français à Washington, pas le goût de la Côte Est sans doute où le pain américain, mou comme du chewing gum, ne se trouve que sous plastique, en supermarché, sa composition me laisse en général perplexe, est ce vraiment nécessaire d’y ajouter de la mélasse de maïs ?
En Oregon, au nord de la Californie, j’ai goûté les pires huitres de ma vie, énormes et blanches, pleine d’une laitance épaisse, présentées sur l’assiette sans coquille ni eau de mer, avec du ketchup et des biscuits ! Horreur et damnation, on vendait ces choses partout, en boîte, bocaux, sous plastique, fumées, frites, ketchuppées, mais que ne leurs font- ils pas ?
Mon régime a pris un coup pendant ce voyage dans la campagne oregonnaise, les restaus ne servent que des trucs frits, les légumes d’accompagnement sont soit des frites, soit du riz, et tout produit, notamment le saumon qui est roi dans la région, est accompagné de sauces épaisses, la fameuse spécialité de l’ouest, la clams chowder, soupe de fruits de mer,  est si pleine de farine que ta cuillère tient debout. Et le  Dungeness  crabe mou, on te le sert sans son corail accompagné de sauce cocktail sucrée. 
Je n’ai pratiquement pas croisé un fruit ou un légume entre Seattle, où la cuisine est plus que civilisée, un marché sublime, du jambon serrano et du vin corse au coin de notre rue, et Mendecino au nord de San Francisco. Mais c’est un très chic et joli village où par ailleurs a été tourné la Fureur de vivre avec James Dean et Nathalie Wood, souviens toi de la scène culte des  jeux dangereux des adolescents au volant au-dessus des falaises ? Là j’ai mangé dans la Little River Inn des coquilles Saint Jacques nichées sur un risotto-épinards accompagné d’une sauce tomate séchée-safran, met réconciliateur avec l’Amérique !